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le roman d’un rallié

ce point se modifièrent peu parce qu’elle avait un credo trop détaillé dont les articles ne se discutaient point. Elle se créa aussi de nombreux devoirs de charité ; elle visita les pauvres à cinq lieues à la ronde et étudia même un peu la médecine pour leur donner des soins à l’occasion. Un jour par semaine, elle se tint à leur disposition et distribua chez elle des secours, des conseils, des médicaments. C’était alors un défilé interminable de loqueteux, d’estropiés, de femmes portant des enfants malades ; la procession contournait le beau château entouré de parterres fleuris et passait devant le lion de granit armé du glaive..… c’était un spectacle étrange. Un jour, un petit docteur radical qui faisait plus de politique que de clientèle la dénonça pour exercice illégal de la médecine. La marquise partit pour Saint-Brieuc et le Préfet vit entrer dans son cabinet une dame jeune et belle, vêtue de noir, qui, avec une politesse exquise et glaciale, l’invita à venir se rendre compte par lui-même de la portée qu’avait la dénonciation. Le fonctionnaire troublé n’accepta pas mais s’empressa d’étouffer l’affaire. Autour