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le roman d’un rallié

de son fumoir éclairées. Après avoir fait du feu et allumé les deux lampes, le domestique avait oublié de fermer les volets.

Quand il eut atteint le perron et mis la main sur la grosse poignée ciselée de la porte monumentale, avant d’entrer, il leva les yeux et regarda en l’air. Les étoiles brillaient, plus discrètement que là-bas, avec un peu moins d’éclat, mais peut-être avec plus de charme ; en tout cas, c’étaient les mêmes. Il fut saisi de cette pensée que son long voyage ne l’avait pas même fait changer de cieux. La grande Ourse l’avait suivi. En rêveur, amant des astres et de la nuit, il l’avait souvent cherchée à travers les azurs lointains ; il se rappelait la position qu’elle occupait le soir de son arrivée à New-York et une autre fois, du haut de la terrasse Dufferin à Québec, et encore, au Niagara, sur le bord de la chute. Il avait souhaité, ce soir-là, être sur le perron de Kerarvro, devant l’horizon familier et voici qu’il y était revenu à bon port… seulement dans l’intervalle, des choses s’étaient passées… et la grande Ourse évoquait maintenant K. Street : de là, en remontant vers l’hôtel