pas entendre le chef d’un État constitutionnel parlant de ses ministres ?
La confiance était la loi fondamentale de ce système : il prenait grand soin, aidé en cela par son tact et sa délicatesse naturelle, de faire le plus possible agir les enfants au lieu d’agir lui-même pour eux, de les traiter en « gentlemen », de les forcer à se respecter par le respect qu’il leur témoignait, de leur rappeler à toute occasion qu’il se fiait à leur esprit de conduite, à leur raison, à leur honneur ! Par exemple, un mensonge était à ses yeux une offense capitale, punie, dès que la chose était prouvée, par une expulsion immédiate. Jamais il n’avait l’air d’épier ni de soupçonner même les plus jeunes ; et quand on voulait, après avoir affirmé un fait, le prouver d’une manière quelconque, il avait une façon de vous couper la parole et de vous dire : « Cela suffit ! cela suffit ! Puisque vous l’affirmez, je vous crois, naturellement. » — La conséquence fut que, dans l’école, on considérait un mensonge fait à Arnold comme l’acte le plus honteux qui se pût commettre.
Il les invitait parfois à sa table ou à prendre