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l’éducation en angleterre

a envahie ; de là ce grand principe proclamé par Arnold et toujours observé depuis, de renvoyer sans pitié, sans hésitation !… Peu importe que l’élève soit intelligent, qu’il travaille bien ; aucune de ces considérations-là ne peut empêcher l’exclusion ; pas de repentir, pas de pardon ! Rien ! on n’écoute rien. Agit-on de même en France ? Je voudrais pour notre honneur pouvoir l’affirmer, mais ce serait un gros mensonge. Quand le scandale est par trop grand, par trop public, alors, oui, on renvoie le ou les coupables ; mais combien d’histoires à demi connues des élèves et grossies par eux naturellement dont les héros ont continué à fréquenter le collège ! Combien de maîtres ont reculé devant la crainte d’ébruiter une affaire qui fît du tort à l’établissement — ou de se priver d’un élève capable de remporter des prix du concours ou de réussir d’emblée ses examens ! Le fait s’est produit maintes fois dans les lycées aussi bien que dans les écoles religieuses ; ce sont là des calculs inqualifiables ; et ceux qui se sont oubliés jusqu’à faire de pareils raisonnements ne sont pas moins coupables envers les enfants que les juges qui