d’avec leurs amis de la veille ? Ce qui est pire encore, ce sont les flatteries, les flagorneries dont sont l’objet ceux que leur position de fortune ou leur nom mettent en évidence ; ils ont de véritables cours et traînent après eux un cortège de courtisans dont beaucoup sont simplement éblouis par l’idée d’avoir pour ami un si haut personnage, mais dont quelques autres plus précoces et plus malins cultivent la connaissance « pour plus tard » : ce sont parfois des diplomates bien habiles. À l’inverse, que d’humiliations, que de blessures d’amour-propre ! Dans une école où j’étais demi-pensionnaire était aussi le fils d’un quincaillier, lequel sans doute avait endommagé l’équilibre de son budget pour placer là son héritier ; l’omnibus s’arrêtait chaque matin devant la boutique, et, comme il y avait beaucoup de lampes à la devanture, on avait baptisé le petit du nom de Carcel. Pauvre Carcel, il en supporta de ces tortures raffinées que les enfants savent si bien se faire endurer les uns aux autres ! À cet égard les lycées de l’État ont peut-être une supériorité ; de tels faits y sont plus rares, parce que les élèves
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