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problèmes et solutions

mais cela vaut bien la peine qu’on fasse un sacrifice.

Quand on aura ouvert les gymnases et construit des piscines, la question du surmenage aura déjà fait un pas vers sa solution définitive et cela sans qu’il y ait eu besoin d’empiéter beaucoup sur les classes et les études. Mais tout ne sera pas dit. Aucune précaution hygiénique, aucun exercice, militaire ou non, ne peuvent remplacer les jeux. La variété dans les jeux est une condition sine qua non. Comment voulez-vous que des enfants dont le caractère, la force et les aptitudes physiques sont si différents puissent prendre plaisir à jouer tous au même jeu ? Les choses sont pourtant ainsi, et l’on en arrive à imposer un jeu et à donner des pensums et des punitions aux enfants qui n’y prennent pas part ou n’y apportent pas assez d’entrain. Ce qui est, à coup sûr, très ingénieux. Alors, pour éviter les châtiments immérités, les enfants apprennent l’hypocrisie et font semblant de jouer jusqu’à ce que le surveillant ait de nouveau le dos tourné et qu’ils puissent reprendre la conversation interrompue… Dieu sait sur quel sujet elle roulait.