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l’éducation en angleterre

du dimanche, et, tout en constatant la bonne volonté de ses auditeurs, il déclare être assez sceptique quant au résultat : on l’écoute le dimanche parler religion, parce qu’il apprend à nager et à ramer dans la semaine. Ce qu’on peut faire, c’est prêcher par l’exemple en se montrant assidu aux offices, mais sans y entraîner les autres ; voilà ce qu’on pense là-bas, et c’est pourquoi tout y paraît tendre à un but matériel. Même dans la partie intellectuelle de l’entreprise se retrouve la préoccupation d’améliorer le sort de l’ouvrier, de lui rendre sa vie agréable et non de lui remettre sans cesse devant les yeux la compensation qui l’attend dans l’autre monde, perspective qui ne suffit pas à le soutenir dans celui-ci. « Je pense, a dit un jour sir Sidney Waterlow, que nous devons rendre le home aussi séduisant et commode que possible et développer par là tous les sentiments de famille. » — Cela n’est pas non plus le système adopté en France, où les catholiques dans leurs efforts pour conquérir l’ouvrier ont toujours mis la religion en avant. Il est permis de croire que c’est en évitant cet écueil que les jeunes gens de Toynbee Hall