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l’éducation en angleterre

Saxon et que nous appelons improprement égoïsme : espèce de compromis entre la tolérance et la liberté qui fait que chacun agit à sa guise et que l’on ne se reconnaît pas le droit de critiquer les actes du voisin afin d’être soi-même à l’abri de ses critiques. Ils sont persuadés qu’en ce monde, pour que les choses aillent bien, il faut que l’on s’inquiète surtout de ses affaires et pas de celles du voisin : c’est l’inverse de la doctrine catholique qu’en sauvant les autres, on se sauve soi-même. L’Anglais n’admet point cela ; il est responsable de lui-même, et ce n’est qu’après y avoir pourvu qu’il pensera au prochain. Ces jeunes gens seront comme leurs pères ; ils auront rarement besoin de leurs semblables et encore moins du gouvernement : ils aiment déjà à ne compter que sur eux. Le public school et ensuite l’Université ont développé en eux une grande initiative, jointe à une remarquable maturité de jugement. À présent, les idées peuvent venir : celles qui y sont déjà sont raisonnées et arrêtées ; mais il y en a peu, et surtout des vérités, des notions pratiques… Le sentiment que le monde est fait de telle façon