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souvenirs universitaires

dans la ville, se sont réunis comme pour être mieux admirés, et ils ont formé une surprenante avant-garde dont l’apparition subite arrache aux arrivants une exclamation enthousiaste. C’est King’s College, aux clochetons à jour, puis le palais sénatorial et les bâtiments du Caïus et Gonville, qui se montrent ainsi à un détour du chemin ; d’autres collèges suivent, ouvrant sur la rue leurs cours majestueuses, et, de l’autre côté, donnant sur les parcs au milieu desquels circule la rivière.

Il est quatre heures ; des escouades de périssoires de bois verni glissent à sa surface ; dans les prairies, une soixantaine de jeunes gens jouent au tennis. Cela, c’est la note gaie, la note moderne ; des promeneurs passent dans les longues avenues ombragées ; point de maisons de ce côté, rien que des arbres. Le meilleur moyen d’apprécier ce qu’on appelle ici : The backs of the colleges (oh ! shocking), c’est encore de monter soi-même une de ces séduisantes petites périssoires aux coussins confortables et de suivre le fil de l’eau entre les rives gazonnées ; on voit venir à soi, à travers les vieux arbres séculaires, la