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l’éducation en angleterre

pèdes et filent jusqu’à Coventry. « Quel mal y a-t-il ? se demande mon aimable interlocuteur : je sais bien ce qu’ils y font ; ils descendent à l’hôtel, se payent un comfortable dinner et reviennent. Eh bien ! c’est leur droit, s’ils ont de quoi. — Et qui vous prouve, dis-je, qu’ils n’ont pas été ailleurs ? » Je vois encore son regard assuré et j’entends sa parole franche quand il me répond : « Je le verrais dans leurs yeux. Vous ne savez pas, continue-t-il, ce qu’est la physionomie de jeunes gens élevés ainsi : on y lit à livre ouvert. Je les dresse à ne jamais dire un mensonge. Un mensonge ne saurait sortir de leurs lèvres sans que je m’en aperçoive à l’instant ; et pour cela, point de pitié. D’ailleurs vous croyez trop que le mal doit se glisser fatalement en eux ; ils ne le connaissent pas, parce qu’à cet âge il n’y a que l’ennui et l’anémie qui puissent l’engendrer, et ils n’ont ni l’un ni l’autre ; » et ce mot si typique, qui m’a été dit dans une autre circonstance, mais qui résume la même doctrine : « Nous les faisons larges d’épaules comme d’idées (broad views and shoulders). »

Tous les jeux sont en honneur à Oscott ;