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églises en vue de leur dévolution régulière aux associations cultuelles et il est presque impossible de comprendre par quelle absurde confusion mentale les fidèles en arrivèrent à considérer cette simple formalité, à laquelle ils étaient eux-mêmes intéressés, comme une mesure de persécution. Les incidents tumultueux qui se produisirent à cette occasion furent provoqués par des laïques exaltés et le plus souvent malgré les efforts du clergé. Ne vit-on pas le curé d’une des principales paroisses de Paris littéralement mis à la porte de son église par les manifestants, au point que, justement offensé, ce digne ecclésiastique alla le lendemain présenter sa démission à son archevêque qui la refusa ? En province, les inventaires occasionnèrent en maints endroits les scènes les plus regrettables. Les agents du fisc furent maltraités ; les troupes durent intervenir. Il y eut des violences et du sang versé. Il est permis de penser que l’Église ne retira nul bénéfice de ce désordre ; tout au contraire, bien des gens s’indignèrent en songeant que la formalité de l’inventaire avait été introduite dans la loi, dont le texte primitif ne la stipulait pas, sur la demande d’un membre de la minorité qui y avait vu alors une utile précaution destinée