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à une certaine sympathie et l’on attendit ses actes pour le juger définitivement. Il en fut de même de M. Viviani, le nouveau ministre du Travail. La création de ce département ne s’imposait pas. Un moment, on hésita même sur le titre qu’il porterait ; n’adjoindrait-on pas au travail, l’hygiène et la prévoyance sociales ? En tous cas, il semblait que le nombre des départements ministériels ne pût pas être augmenté de la sorte sans intervention de la loi. Gambetta l’avait fait naguère au profit de l’Agriculture et des Beaux-Arts. On le lui avait vivement reproché et M. Ribot alors au début de sa carrière politique, s’était taillé un grand succès oratoire en défendant les droits du parlement. En 1894, M. Casimir Perier voulant créer le ministère des Colonies, n’avait pas cru pouvoir se passer d’un vote des deux chambres. Mais M. Clemenceau opéra avec sa désinvolture coutumière ; il créa le département et lui donna un titulaire du même geste sans s’inquiéter d’un autre avis que du sien propre.

La déclaration ministérielle fut longue, très longue : document intéressant du reste en ce qu’il traçait le programme non d’une session mais d’un parti. Toutes les réformes auxquelles