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Le cabinet Clemenceau.

Dès lors, M. Clemenceau se trouva désigné pour prendre la présidence du conseil au cas ou M. Sarrien viendrait à se retirer. Cette éventualité avait été prévue de longue date. Elle était regrettable. M. Sarrien s’était montré en plusieurs circonstances fort bien inspiré et quelques-uns de ses discours — ceux notamment par lesquels il s’était refusé à accepter le principe des syndicats de fonctionnaires et à promettre, après la réhabilitation d’Alfred Dreyfus, les représailles réclamées par de trop véhéments « dreyfusards », lui avaient conquis des sympathies nouvelles. Mais M. Sarrien aimait peut-être l’ombre du pouvoir ; il n’en aimait pas la réalité. À plusieurs reprises il avait parlé de sa santé, indiquant qu’elle exigeait des ménagements. C’était là un demi-prétexte ; le président du conseil n’était point malade ; il était dolent. Quant à ses rapports avec M. Clemenceau, ce dernier lui donnait du souci sans lui faire d’opposition. Le ministre de l’Intérieur se lançait en avant, de droite et de gauche et c’était ensuite à son chef à s’arranger pour le rejoindre. La chose fut visible pendant la