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la chronique

Le ministre de l’Intérieur reçut le renfort (dont peut-être il eût préféré se passer) que lui apporta M. Pierre Biétry, le nouveau député de Brest. Le porte-paroles des « syndicats jaunes » fut accueilli à la tribune par des manifesations si scandaleuses de l’extrême-gauche, les socialistes marquèrent à sa vue une colère si grossière et si sotte que son discours en prit une portée considérable et que l’écho s’en prolongea à travers le pays. On apprit par lui et non sans surprise que les effectifs des syndicats jaunes étaient beaucoup plus nombreux que ceux des syndicats rouges. Diverses vérités dures à entendre furent également déversées par M. Bietry sur ses adversaires dont les allures d’énergumènes contrastaient avec le calme imperturbable du député de Brest. M. Clemenceau triompha de la sorte et, pour l’avoir un peu partagé avec M. Biétry, son triomphe n’en fut pas moins complet. Au fait ce n’étaient ni Clemenceau ni Biétry qui triomphaient mais bien la politique radicale nouvelle pour laquelle un député de la Seine, M. Maujan, trouvait au même moment une formule pittoresque. « Il faudra désormais, dit-il, que le capital travaille et que le travail possède. »