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la chronique

ce bel exploit se joignit la prétendue découverte à Versailles d’une agence de ces fameuses « fiches » de délations, mais dressées celles-là par des réactionnaires et dénonçant les officiers républicains. En peu de temps, on apprit que la cheville ouvrière de cette agence était un lycéen d’une quinzaine d’années dont un personnage interlope avait exploité la crédulité et dont, fait plus grave, il parut qu’on avait intercepté à la poste un pli recommandé expédié par ses soins. Tout cela se produisait au dernier moment ; à peine si les journaux eurent le loisir de disserter un tantinet sur ces événements. Les élections eurent lieu et, dans le brouhaha qui suivit, le « complot » sombra ; on n’en parla plus. C’est assurément ce qu’avaient escompté les hommes habiles et sans scrupules qui avaient conçu et lancé cette réclame électorale. Influa-t-elle sur les électeurs ? On le crut au premier moment. L’impression immédiate fut que le coup avait porté. À la réflexion, il n’y paraît guère. Le résultat du scrutin s’explique par des motifs beaucoup plus sérieux et plus profonds ainsi que nous allons tâcher de l’expliquer tout à l’heure.

Les élections eurent lieu comme toujours, en