Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/67

Cette page n’a pas encore été corrigée
55
de france

de croire qu’en recourant au « coup du complot », le ministre de l’Intérieur ne se flattait pas d’opérer un revirement bien prononcé en faveur de son parti. On peut même s’étonner que, pour gagner quelques sièges, il n’ait pas reculé devant une farce aussi grossière. Car il n’y avait même plus cette fois, pour échafauder l’accusation, le fameux geste de Déroulède posant la main sur la bride d’un cheval de général. Il fallait faire croire à l’opinion que les désordres du Nord étaient l’œuvre des réactionnaires, que le duc d’Orléans les avait encouragés en envoyant des subventions aux émeutiers et que, dans la coulisse, la « réaction » préparait l’avènement d’un régime à sa dévotion. C’était dur à avaler, certes ; car, pour tout dire d’un mot, cela n’avait pas le sens commun. Des descentes de police furent faites simultanément au siège des organisations révolutionnaires — la chose était indiquée — et chez deux ou trois personnalités de la haute société parisienne, absolument inconnues du public. L’une d’elles se trouvait, suivant l’expression d’un de ses amis qui protesta avec énergie, « dans un état de santé dont il était odieux d’abuser » ; l’autre n’avait jamais, ni de près, ni de loin, été mêlée à la politique. À