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la chronique

cha pas à équivoquer. Le geste suivit la résolution. Le célèbre Broutchoux fut arrêté et il suffit de quelques charges adroitement exécutées çà et là pour ramener ainsi l’ordre dans cette région si profondément troublée. Ayant commis la faute d’alarmer le pays par sa façon de procéder dans le Nord, M. Clemenceau se garda d’y retomber à l’occasion du 1er Mai. On amassa dans les grandes villes et surtout à Paris toutes les troupes disponibles. Tous les chantiers furent gardés ; d’incessantes patrouilles circulèrent ; le pays apprécia grandement de se sentir en sécurité et la « grande journée » s’écoula dans un calme presque total et dans une morne solennité.

Les élections.

À la veille des élections (qu’on nous permette cette indiscrétion), M. Clemenceau avait avoué au Conseil des ministres qu’il s’attendait à une perte de quarante sièges dans les rangs de la majorité par laquelle se trouvait soutenu le ministère. M. Léon Bourgeois, plus optimiste, estimait cette perte éventuelle à vingt sièges. Il est permis