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la chronique

présidence à exercer la principale de ses prérogatives, M. Fallières, en sa qualité de vétéran de la politique républicaine, le fit avec calme et réflexion. Il confia à M. Sarrien le soin de former le nouveau cabinet. Ce choix pouvait surprendre en ceci qu’au début de l’année, M. Sarrien avait été le concurrent malheureux de M. Paul Doumer à la présidence de la Chambre. Sa situation de chef de groupe et sa grande influence ne l’en désignaient pas moins pour un pareil poste. Les négociations furent assez laborieuses ; elles eurent leur note comique. M. Pelletan qui aspirait si ardemment à redevenir ministre et laissait à tout instant transparaître ce désir, apporta, dit-on au futur président du conseil son « exclusive » tout comme eût fait un cardinal au conclave ; il s’agissait d’empêcher M. Leygues, adversaire infatigable du combisme, d’entrer dans la combinaison. M. Sarrien n’en confia pas moins le portefeuille des colonies à M. Leygues. Il laissa M. Étienne à la guerre et M. Thomson à la marine. M. Poincaré prit les finances, M. Léon Bourgeois les affaires étrangères, M. Clemenceau l’intérieur et M. Briand, l’instruction publique. Avec M. Barthou aux travaux publics, le cabinet ainsi constitué se