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désordres. La droite de la Chambre interpella le gouvernement réclamant la suspension des inventaires ; l’extrême gauche se joignit à l’interpellation exigeant au contraire une répression sévère contre les manifestants. Les déclarations des ministres responsables ne satisfaisant aucun des deux partis, ceux-ci unirent leurs votes et le cabinet se trouva en minorité. On peut se faire une idée de l’incohérence de cette séance par les résolutions qui y furent prises. L’affichage des discours contradictoires de MM. Ribot, Dubief, Briand et l’abbé Lemire fut décidé par une majorité de rencontre. Il est vrai que ces discours avaient un point commun sur lequel nous aurons occasion de revenir. Les réunir pour les porter à la connaissance de la nation par voie d’affichage n’en était pas moins l’indice d’un désordre parlementaire excessif. C’est à M. Ribot qu’incombe la principale responsabilité de cette séance inutile et sans dignité. Son talent s’égara et son sens politique se trouva en défaut. L’empressement que mit M. Rouvier à profiter de l’occasion pour abandonner le pouvoir montra combien ce pouvoir lui était devenu pesant.

Appelé de la sorte dès les premiers jours de sa