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la chronique

au « socialisme unifié » : c’était en somme l’abdication dans le clan socialiste du principe parlementaire devant le principe révolutionnaire. Au moment même, l’opinion ne vit là qu’un geste théâtral ; c’était en réalité une fin de période et jusqu’à un certain point, de la part des socialistes parlementaires, l’aveu d’un échec. Mais il n’y avait pas là de quoi provoquer une crise ministérielle. Si l’éventualité d’un pareil événement se trouvait parfois envisagée dans les couloirs de la Chambre, c’est que l’on savait combien M. Rouvier était éprouvé par l’énorme effort qu’il avait dû soutenir et à quel point il aspirait au repos. Personne cependant n’estimait qu’il put songer à la retraite avant que la conférence d’Algésiras n’eût pris fin et lui même aurait envisagé une pareille résolution comme une véritable désertion.

La crise ministérielle

La crise survint à l’improviste, à l’occasion de ces inventaires d’églises dont nous parlerons plus loin et qui, dès avant le départ de l’Élysée de M. Loubet, avaient provoqué à Paris de sérieux