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M. Armand Fallières a obtenu 449 voix sur 849 suffrages exprimés contre 371 à son unique concurrent M. Paul Doumer.

Loubet contre Roosevelt.

L’élection de janvier dernier se recommande par quelques caractéristiques inattendues. On avait déjà vu, pour des motifs que nous venons de rappeler ou qui sont encore présents à toutes les mémoires, des radicaux donner leurs suffrages à des modérés ou des monarchistes à des républicains. Les élections de MM. Carnot, Félix Faure et Loubet s’étaient faites de la sorte. Mais on n’avait jamais vu — et nul n’aurait pu escompter ce paradoxe — un modéré devenir le candidat unique des groupes avancés tandis qu’un radical réunissait les voix de l’opposition nationaliste. À vrai dire c’est plutôt à son caractère qu’à ses idées que M. Fallières doit sa réputation de modéré. Il fut en réalité et dans toute la force du terme un opportuniste c’est-à-dire non point (qu’on nous passe l’expression) un « j’menfichiste » mais un de ces républicains décidés à suivre dans