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la chronique

Scrutins antérieurs.

Cette élection était la neuvième à laquelle il eût été procédé depuis l’établissement de la présente république, la septième seulement depuis l’entrée en vigueur de la constitution de 1875. Choisi après la guerre comme « chef du pouvoir exécutif », M. Thiers remplissait une fonction dont ni la durée ni le caractère ne se trouvaient nettement déterminés. Élu député dans vingt-six départements et ayant recueilli dans les autres des suffrages disséminés en sorte que le total des voix qui s’étaient portées sur son nom dépassait deux millions, M. Thiers n’entendait pas, comme chef d’État, renoncer à la politique militante. Il continua d’y intervenir ; ce fut la source de sa faiblesse. Un ordre du jour hostile pouvait mettre fin à sa présidence aussi aisément qu’à la carrière d’un cabinet. C’est précisément ce qui arriva le 24 mai 1873. M. Thiers fut renversé par une majorité de 16 voix. On le remplaça, au cours d’une interminable séance pleine d’incidents et de conciliabules, par le maréchal de Mac-Mahon. Le nouveau chef de l’État eut 390 voix sur 392 votants ; mais il est à remarquer que