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définitif à Montréal et sa descendance ne quittera plus le sol natal. Quant aux rouennais, l’aîné est mort sans postérité et il semble que les enfants du second tendent à s’orienter à leur tour vers les pays lointains. Ils sont encore échevins, conseillers à la couronne ; mais l’un épouse une coloniale, la fille d’un banquier de La Rochelle qui a longtemps résidé à Montréal et l’autre échange ses fonctions de magistrat pour celles de représentant de la compagnie des Indes. Eflfectivement, ils donnent le jour à des garçons en qui se révèle le vieil esprit d’aventure qui avait actionné tant de membres de leur famille. Seulement comme les temps sont changés, c’est sur les champs de bataille d’Europe qu’ils essayent de se tailler leur part de gloire. Leur aîné, mousquetaire à cheval dans la garde du roi, puis capitaine au Royal Navarre reçoit dix blessures à la bataille de Minden. Mais la guerre continentale répond insuffisamment à leurs instincts normands ; la mer tend à les reconquérir. Déjà l’un d’eux est capitaine de frégate, Pierre-Antoine Le Moyne qui expirera au siège de Savannah en combattant pour l’indépendance des États-Unis. Les sédentaires, ce sont maintenant les Le Moyne de Martigny fixés au