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de presse, fausses nouvelles. À l’occasion de l’anniversaire de l’empereur, le comte Ballestrem, président du Reichstag prononça un discours à la fois inconvenant et naïf dans lequel il montrait en quelque sorte l’Europe tremblant devant l’Allemagne et la paix générale garantie par cette situation. Le fameux professeur Schiemann recommença à écrire des articles fulgurants et les journaux de Berlin, voire même la Frankfurter Zeitung jusqu’ici plus modérée, à accuser quotidiennement la France de duplicité et de mauvaise foi. À Algésiras, l’attitude des délégués allemands faisait contraste avec celle de leurs collègues étrangers. C’étaient à chaque instant des froncements de sourcils, des refus péremptoires, des protestations aigres. Le France n’aurait pu souhaiter d’adversaires plus maladroits. Dès la première séance, après le discours d’ouverture prononcé par le duc d’Almodovar, M. Révoil avait eu la présence d’esprit de proposer « de prendre pour bases des réformes projetées le triple principe de la souveraineté du sultan, de l’intégrité de l’État du Maroc et de la porte ouverte en matière commerciale. » Dans la bouche du représentant de la France, cette affirmation enlevait à la diplomatie