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la chronique

de la République : il n’y a là pour eux qu’une étiquette, un panache à la couleur duquel ils regardent à peine ; on se bat, on négocie pour atteindre un résultat tangible vers lequel, à plusieurs reprises, les énergies de la nation se sont tendues : ce résultat sera atteint ; chargé de le conserver, Napoléon en voulant le dépasser, le compromettra.

Telle est l’œuvre principale qu’Albert Sorel lègue à l’admiration de la postérité. Ayant à attribuer le prix Osiris d’une valeur de cent mille francs, l’Académie française le lui décerna à l’heure où venait de s’achever cette œuvre. Il est à croire que nul ne s’inscrira en faux contre ce verdict. Sorel consacra à écrire l’Europe et la Révolution française de longues années ; il y apporta un zèle, une dévotion dignes d’un si grand sujet et si, après lui, il reste encore à défriclier dans cet espace indéfini, on reconnaîtra que rien de fécond ne peut-être tenté en dehors des idées générales dont il a avec tant de réflexion, d’observation et d’ingéniosité posé les bases définitives. L’œuvre deviendra classique.