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la France pour acquérir ou pour retenir ses « frontières naturelles » objet de ses traditionnelles ambitions ; et c’est de la part, non point de toute l’Europe, mais d’une portion seulement de l’Europe la même résolution de s’opposer à un plan qui menace d’établir la suprématie française sur le centre du continent.

Ainsi dégagée de ses aspects légendaires, l’épopée révolutionnaire apparaît comme un des chapitres d’une longue histoire, se rattachant au passé, préparant l’avenir, susceptible d’être étudiée par les mêmes méthodes que les chapitres précédents ; elle perd son caractère artificiel, miraculeux ; elle devient plus humaine, partant plus intéressante. Elle s’enveloppe de tout un réseau de négociations diplomatiques le plus souvent secrètes parce que les circonstances l’imposent, mais d’autant plus variées et plus vivement conduites. Les faits de guerre, si brillants qu’ils soient, ne composent plus la trame unique ; les considérations, les intérêts, les intrigues, les dessous habituels à tout conflit international se révèlent. Ce n’est pas pour les droits de l’homme et les idées extraites de la philosophie révolutionnaire que se battent les armées françaises, que travaillent les négociateurs