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la chronique

Sauf ce point noir, on considérait à Berlin que les circonstances étaient propices. En tout cas on se flattait de posséder deux excellents moyens d’arriver aux fins désirables ; l’intimidation et la durée. N’ayant pas encore compris pourquoi et comment la France s’était laissée intimider une première fois, les dirigeants de la chancellerie impériale se flattaient de la faire céder encore ; les échecs successifs qu’ils avaient subis ne les avaient pas éclairés. Et puis si la menace n’opérait pas à Paris, l’ennui réussirait à Algésiras. On prolongerait indéfiniment la Conférence, ce qui serait toujours facile avec l’aide des délégués marocains rompus aux pratiques dilatoires ; et les diplomates enfermés au bout de l’Europe dans une petite ville sans ressources finiraient par crier merci et forceraient la France à abandonner ses prétentions pour recouvrer leur liberté.

Le vote du 3 mars

L’intimidation ne réussit pas ; au bout de six semaines il fallut y renoncer. On mit pourtant tout en œuvre : discours belliqueux, campagnes