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de la récente guerre entre la France et l’Allemagne. Il en avait vu de près quelque chose, ayant travaillé à Tours avec le gouvernement de la Défense nationale. Son ouvrage témoignait d’un indéniable talent à saisir le contour du fait diplomatique souvent entouré de complications artificielles ou de réticences prudentes — et à déterminer ses conditions exactes, sa signification, ses motifs vrais et ses conséquences possibles. L’Histoire diplomatique de la guerre franco-allemande demeure le seul livre digne d’être consulté sur ce délicat sujet. Cependant Albert Sorel se rendait compte que sa place n’était plus au ministère des Affaires étrangères. Sa jeunesse et son grade ne lui permettaient pas d’aspirer à en diriger les archives et les secrétaires d’ambassade, même en service à Paris, n’ont pas le loisir de se consacrer à des travaux académiques. En 1876, Albert Sorel émigrait du palais du quai d’Orsay à celui du Luxembourg ; il devenait secrétaire général de la présidence du Sénat ; il allait occuper ce poste pendant plus de trente années.

Ce fut son observatoire. Il y vit passer successivement Léon Say, Le Royer, Jules Ferry, Challemel-Lacour, Émile Loubet, Fallières. De tous