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tance ; la beauté des idées leur cachait trop aisément la valeur des faits. Ils oubliaient les principes fondamentaux à l’aide desquels l’historien doit étudier le passé ; leur imagination parfois, plus souvent leur cœur les emportaient au-delà des frontières de la vérité qu’ils franchissaient sans même s’en apercevoir. Or, un peu par réaction contre ces procédés regrettables mais surtout parce que la nature de leur esprit et des traditions auxquelles ils obéissaient les y portaient, les Allemands avaient institué une école qui poussait à l’excès le scrupule du détail et, dans son ardeur à se confiner dans l’étude des textes, désapprenait l’art des idées générales au point d’y témoigner à l’occasion d’une gaucherie et d’une naïveté singulières. Il appartenait à la France nouvelle, issue de la terrible aventure de 1870, de fondre ensemble ces tendances extrêmes et de donner la formule en laquelle viendraient s’harmoniser la connaissance approfondie des données et la sage compréhension des conséquences historiques.