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la chronique

que la France moderne avait véhémentement répudiées. C’est ainsi qu’il préconisa le rétablissement de la liberté testamentaire et l’usage des substitutions ; pour la foule, cela équivalait à proposer le droit d’aînesse. Il proclama en même temps que le « Décalogue éternel » est à la base de la prospérité des nations et que, là où les prescriptions n’en sont point en vigueur, le déclin est fatal. Ces vues, pour justes qu’elles fussent en bien des points, nuisirent à l’œuvre. Une teinte d’austérité se répandit sur elle. Les Unions de la Paix sociale revêtirent une fâcheuse apparence de réaction obligatoire ; la jeunesse s’en écarta et toutes les forces novatrices leur furent hostiles. Elles n’en exercèrent pas moins de multiples influences dont quelques-unes furent heureuses et dont d’autres ne le furent pas. Le peuple français pèche alternativement par excès de confiance en lui et par excès de méfiance. Immédiatement après 1870, il n’y avait pas à craindre que la confiance prit le dessus ; une méfiance exagérée menaçait au contraire de se répandre. Les doctrines de Le Play et de son école tendirent parfois à l’augmenter et notamment au point de vue colonial. On fit beaucoup dans ces milieux-là pour propa-