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la chronique

lières car derrière lui marchait la figure de la France étendant sur toute une portion de l’univers le geste de son intervention féconde.

Elle « protégeait », elle aussi, la grande république romaine. Mais sa protection était rude et dépourvue de sécurité. La dureté antique en imprégnait toutes les manifestations. Le prince protégé se sentait à la merci d’un revirement politique ou d’une lutte de parti. On froissait d’ailleurs, sinon ses croyances, du moins ses habitudes. Le moindre incident lui rappelait sa position de vaincu et toutes sortes d’humiliations payaient l’ordre, la justice et la prospérité introduits dans ses États par les armes et l’administration romaines. Or on peut demander au roi Sisowath s’il se sent humilié et s’il est inquiet pour l’avenir de sa dynastie. Son avènement s’est opéré dans les formes et selon les rites prescrits par les lois cambodgiennes. Il est monté sur un trône affermi pour régner sur un territoire récemment agrandi et sur des populations tranquilles et satisfaites. Son voyage s’est accompli au mieux de son agrément et de sa dignité. On lui a rendu les honneurs protocolaires et les autorités de la métropole ont rivalisé envers lui de bienveillance et d’aménité. La Répu-