facilement à leurs injonctions ; c’était, en somme, la vieille politique opposée à la nouvelle ; celle-ci triompha et le roi du Cambodge put accomplir, à ses frais d’ailleurs, le voyage tant désiré par lui et dont il sollicitait ardemment l’autorisation.
Le spectacle que fournit sa venue est fait pour éveiller quelques réflexions d’un ordre plus élevé. Un pareil spectacle, en effet, n’avait pas été donné au monde depuis le temps de la république romaine. En ce temps-là, des rois protégés venaient au Capitole s’incliner devant les représentants élus de la République ; la pompe de leurs costumes exotiques contrastait avec les symboles austères du pouvoir collectif et, sans doute, la foule égayée saluait leur passage par des rumeurs amicales. On trouve cela très beau dans l’histoire ; on saisit l’ensemble impressionnant de cet hommage rendu par les souverains barbares au progrès civilisateur. Pourquoi donc se priver d’admirer dans la réalité ce que l’on admire dans les livres ? Alphonse xiii, Édouard vii, Victor-Emmanuel iii ont défilé justement acclamés dans les rues de Paris. Mais cela ne valait pas le roi Sisowath se rendant à l’Élysée pour saluer M. Fal-