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la chronique

vues du président Fallières répudiant « ce que la contrainte a de répugnant et de misérablement stérile » en matière de gouvernement colonial. Cette formule est excellente en ce qu’elle marque des limites certaines entre la faiblesse et la bienveillance mais ce n’est qu’une formule. Quand il s’agit de passer à l’application pratique, les avis de détail se divisent et s’opposent. M. de Lanessan a repris avec succès sa thèse favorite relativement à l’Indo-Chine ; il déplore de voir substituer l’autorité de fonctionnaires français dont l’accroissement numérique est la source de charges financières exagérées à celle des lettrés et mandarins indigènes tout prêts aujourd’hui à administrer loyalement au nom de la France et sous son autorité. Cette idée est absolument juste et il est très regrettable que le gouverneur actuel de l’Indo-Chine ne s’en soit inspiré que dans ses discours et nullement dans ses actes. La défense de cette même Indo-Chine a fait l’objet de rapports intéressants. Il semble que doive triompher le principe de ne pas multipUer les points d’appui de la flotte, de les réduire à deux — le cap Saint-Jacques et Haïphong par exemple — en y concentrant toutes les ressources, et de confier