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la chronique

niale, du noble effort tenté à Marseille. Il en résulta que, tandis que les Anglais, les Italiens et surtout les Allemands affluaient dans cette ville, la plupart des Français ignoraient ou à peu près l’importance de la manifestation dont elle était le théâtre. Malgré que vers l’automne, par suite de la visite présidentielle, ces derniers soient venus en assez grand nombre, une admirable et unique occasion d’établir un contact fécond entre la métropole et ses lointaines dépendances se trouva insuffisamment utilisée. Sans vouloir atténuer en rien les responsabilités qui pèsent sur ceux dont la basse vénalité a causé ce résultat, il est permis de regretter que les diverses sociétés créées en France pour encourager le mouvement colonial et dont quelques unes sont prospères n’aient pas organisé autour d’une si belle initiative une active propagande : propagande populaire et scolaire surtout qui n’eût pas amené sans doute une foule de voyageurs mais eut déterminé dans tout le pays un courant de sympathie dont l’œuvre coloniale pouvait profiter ultérieurement. On ne se figure pas l’ignorance des milieux ouvriers et des écoles primaires — instituteurs et élèves — pour tout ce qui touche aux colonies ; leur passé aussi bien que