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que M. Pinon, dans l’étude que nous venons de citer, n’a pas manqué de relever. La Gazette de Voss ayant, dans une chronique partie de Paris, dénigré l’exposition reçut un avertissement d’allures nettement officielles qu’elle dut publier et qui avait pour but d’inciter les coloniaux allemands à visiter Marseille et à s’instruire en étudiant l’œuvre coloniale française. Il était visible que le gouvernement impérial désirait que l’exposition servît de leçon de choses à ses sujets et n’entendait pas qu’on en diminuât les mérites. Cette attitude contrastait de façon déplorable avec le silence de la presse parisienne, silence dont s’étonnait — naïvement ou malicieusement — le célèbre professeur Schweinfurth de Berlin en présence, disait-il, « d’un événement aussi national que celui-ci ». La leçon, voulue ou non, était malheureusement justifiée.

Un si fâcheux incident jette le jour le plus douloureux sur la mentalité des journalistes fin de siècle qui, n’obtenant pas du comité de l’exposition les subventions réclamées par eux, imaginèrent de la boycotter. On alla même jusqu’à organiser à Paris à l’automne une sorte de grossière contrefaçon, sous le nom d’exposition colo-