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la chronique

Pittoresque et précision.

Le double souci de l’art et de l’enseignement se reflétait partout. Le bibelot colonial, bon pour attirer et fixer l’attention d’une foule dont l’éducation lointaine n’est pas encore faite, avait été, cette fois, relégué à son rang de superfluité sans valeur. Marseille supposait suffisamment avertis tous ceux qui lui rendraient visite en cette occasion pour qu’on pût leur parler d’emblée le langage désirable et leur fournir des renseignements utiles. Encore voulait-elle que cela se fit en beau style. Les élégances raffinées et complexes de l’art asiatique, les rudesses pesantes et barbares de l’art africain s’opposèrent donc en une symphonie délicate et puissante dont le charme bigarré se refléta dans l’ensemble. Le vieil art provençal, fier de de ses origines classiques, ne fut pas oublié. Ainsi s’élevèrent une série de palais qui n’avaient rien de la banalité habituelle d’une exposition. Quoi que l’on fasse, s’il est déplaisant d’enfermer « l’alimentation », ou bien « l’électricité », ou bien la « métallurgie » dans des colonnades quelconques, il est ingrat de leur construire des demeures dont l’architecture s’approprie à leurs caractères