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la chronique

d’avantages ; mais le « dédain » ne présenterait que des inconvénients. Il est inadmissible que, des années durant, une grande puissance se laisse bafouer de façon aussi ridicule et continue que l’a été la France au Vénézuela.

La disparition du tyranneau, sans fournir de solution, permettrait peut-être d’arriver à un arrangement acceptable mais c’est d’abord s’en remettre à un événement aléatoire. Voici longtemps que l’on annonce la mort prochaine de Castro dont les excès paraissent avoir compromis la santé. Il serait aussi vain d’escompter son trépas que d’attendre un revirement de l’opinion publique assez énergique pour le jeter bas. Ces éventualités sont possibles, probables même ; elles ne sont pas de celles sur lesquelles le gouvernement d’un grand pays peut tabler pour fixer sa ligne de conduite. Quant à la doctrine dite de Drago, du nom de son auteur et qui, présentée au congrès panaméricain de Rio de Janeiro, le sera également, dit-on, à la seconde conférence de La Haye, se retrancher derrière la possibilité de son acceptation par l’Europe constituerait de la part de la France un manque de dignité complet. On sait que, renchérissant sur la fameuse doctrine de Monroë, M. Drago