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De Guzman Blanco à Castro.

Lui disparu, les compétitions et les désordres qu’au reste il s’était souvent trouvé impuissant à réprimer, reprirent de plus belle. En 1890, le président Palacio chercha à proroger illégalement ses pouvoirs. Crespo qui se posait en champion des droits du peuple l’emporta et signala son passage à la tête du gouvernement par des concussions, des violences et des abus sans nombre. Il fut tué en guerroyant pour soutenir sa créature, Andrade, dont il voulait faire son successeur. Contre ce dernier, Hernandez, chef du parti dit conservateur, était occupé à lutter péniblement quand en 1890 surgit du fond des Andes un troisième larron. C’était Castro. Marchand de mulets, il arrivait entouré d’aventuriers sans scrupules à la tête desquels il culbuta les troupes gouvernementales à Tocugito. Lui et ses partisans entrèrent cette même année dans Caracas et s’y livrèrent à des saturnales et à des orgies quotidiennes. Ainsi fut inauguré le nouveau régime qui se signala par le pillage et l’anarchie au dedans et par un état de guerre permanent sur les frontières de Colombie.