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lera pas avec moins d’ardeur à se procurer la maison que le château ; la différence profitera à la communauté ; celle-ci laissera à l’individu une magnifique aisance et gardera ce qui eut servi à solder l’excès de ses dépenses somptuaires. L’individu, dégagé des traditions, plus libre de ses mouvements, plus indépendant de goûts et d’allures, plus instruit aussi et mieux éclairé sur sa mission sociale, s’accommodera de ce changement et subira sans se plaindre les atteintes apportées au nom du bien public à son droit de propriété et le caractère progressif de ses obligations nouvelles. M. Poincaré n’a pas osé en dire autant mais tel était bien son sentiment lorsqu’à la Chambre, le 11 juillet, il se déclarait certain que les classes riches tiendraient « à honneur de tendre spontanément une main fraternelle au peuple qui s’élève ». Peut-être des paroles précises eussent-elles mieux valu que cet enguirlandement et ces précautions oratoires. Mais on ne s’y trompe plus guère. On aperçoit très bien aujourd’hui la trame de la pièce. Les possédants sont conviés à accepter de bonne grâce l’évolution du droit de possession, évolution propre à le confirmer et à le sauver de la suppression poursuivie par les socialistes. Le mouvement