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la chronique

féré ne rien dissimuler et que chacun put savoir à quoi s’en tenir. Le ministre d’ailleurs ne s’en montrait ni inquiet ni chagrin. Sans doute il n’affichait pas le magnifique optimisme que respirait son discours du mois d’avril dont M. Paul Leroy-Beaulieu a pu dire que l’art avait consisté « sans nier les difficultés réelles, à les mentionner si fugitivement et à les noyer dans de si abondants développements formant une sorte de panégyrique que le lecteur, peu familier avec la matière, en retirait une impression rassurante ». Ce discours avait d’autant plus charmé les sénateurs auxquels il était adressé qu’on se trouvait alors en pleine période électorale ; ils en avaient aussitôt ordonné l’affichage. On a voulu opposer au Poincaré d’avant, le Poincaré d’après les élections. Mais c’est une malice sans grande portée. Il apparaît que le ministre n’avait rien perdu de sa confiance et qu’il se borna à user dans son « exposé des motifs » budgétaire d’un langage plus précis et moins fleuri que dans sa précédente manifestation oratoire.