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la chronique

« fonctionnaires de l’étranger » appliquée aux ecclésiastiques français ? Quand il fut devenu président du Conseil, M. Clemenceau essaya de légitimer son incartade de langage en insérant dans la déclaration ministérielle cette phrase accusatrice : il faudra « barrer solidement la route aux retours offensifs de l’esprit de domination plus particulièrement redoutable quand il émane d’une autorité étrangère ouverte elle-même à des influences étrangères ». Mais on trouva généralement que l’allusion manquait son but en le dépassant.

Pie x, de son côté, s’était donné la satisfaction — et certes, cette satisfaction était légitime — de montrer que le « fait pontifical » (l’expression venait de M. Brunetière) suffisait à entraver l’application de la loi. On avait prétendu ignorer le Saint-Siège ; c’était sa revanche. Mais cette revanche, pour acquise qu’elle fut, ne fournissait pas même l’apparence d’une solution. Au Vatican on semble s’être flatté à ce moment de cette illusion que le parlement français consentirait à introduire dans la loi de séparation un article supplémentaire portant reconnaissance de la hiérarchie et mentionnant les droits de l’évêque. À défaut