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la chronique

tel accord » et l’énergie de sa conviction entraîna la plupart de ses collègues. Intimement persuadé qu’une telle résolution exposait le pays aux plus grands dangers et qu’elle ne ferait que rendre plus arrogante l’attitude de l’Allemagne et plus inacceptables ses prétentions — sentant d’ailleurs qu’il ne pouvait plus compter, dans sa querelle avec le chef du cabinet, sur les sympathies des autres membres du conseil ni sur une intervention efficace du président de la République, M. Delcassé donna aussitôt sa démission ; les naïfs attendirent la détente.

L’ultimatum.

Ce fut un ultimatum qui vint. Le soir même de la démission de M. Delcassé avait été remise au quai d’Orsay la note officielle par laquelle l’Allemagne réclamait la réunion d’une conférence et le faisait en termes peu mesurés. Trois jours plus tard, le prince de Radolin de retour de Berlin ou il avait assisté au mariage du Kronprinz rapportait à M. Rouvier lequel exerçait alors l’intérim des Affaires étrangères, une menace formelle. « Nous tenons pour la conférence ; si elle n’a pas lieu,