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la chronique

jouer entièrement son jeu du côté de la France et lier son sort à celui de sa voisine. D’autre part l’initiative impériale n’avait point suscité en Espagne les sentiments sur l’expression desquels Guillaume ii avait compté, l’Italie se montrait mécontente et hostile et le cabinet de Washington, trouvant sans doute que les engagements pris par la France à l’égard du Maroc y sauvegardaient suffisamment le principe de la porte ouverte, n’avait pas voulu entrer dans les vues allemandes.

Si, en France, les hommes qu’animait principalement le souci de la paix avaient regardé du côté du Maroc et de la Méditerranée ils se seraient mieux rendu compte de la tournure favorable que prenaient les événements et ils les auraient laissé se dérouler sans intervenir. Par malheur ils regardèrent du côté de Rerlin où se poursuivait une campagne violente d’intimidation qui, probablement, avait été convenue d’avance et qu’on avait amorcée peu après le départ de l’empereur. Ce qui donnait évidemment à cette campagne une certaine portée c’est que le chancelier y prenait part en quelque manière : d’abord en faisant devant le Reichstag des déclarations tout à fait différentes