Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1905.djvu/66

Cette page n’a pas encore été corrigée
54
la chronique

Tanger, apprit à M. de Cherisey, chargé d’affaires de France en l’absence du ministre parti pour Fez, comment « le comte de Bulow lui avait fait savoir que le gouvernement impérial ignorait tout des accords intervenus au sujet du Maroc et ne se reconnaissait lié en aucune manière relativement à cette question » — entre ledit entretien et l’annonce du voyage impérial, la défaite de Moukden s’était produite, assez terrible pour affaiblir grandement la Russie, pas assez décisive pour l’obliger à conclure une paix qui lui eût rendu les mains libres en Occident. Il s’était aussi produit un autre fait d’une non moindre importance, c’était le séjour prolongé de l’amiral Rodjestvensky dans les eaux de Madagascar et les réclamations auxquels ce séjour avait donné lieu de la part du gouvernement japonais. Cet incident avait provoqué au Japon une campagne de presse contre la France, campagne très violente contenant la menace sans cesse répétée d’une descente en Indo-Chine et dont, chose plus étonnante, la répercussion s’était étendue un instant à l’Angleterre. Encore sous l’action de l’énervement causé par l’affaire de Hull, la presse anglaise s’était laissée aller à tenir un langage peu amical envers la