Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1905.djvu/62

Cette page n’a pas encore été corrigée
50
la chronique

un pacte d’amitié ? S’il s’était consolé d’y avoir échoué c’était probablement en se disant que nul n’y réussirait et que l’Angleterre entendait en Europe n’avoir de pacte ferme avec aucune autre puissance. Le spectre de la future alliance anglo-franco-russe voulue par Cecil Rhodes, dédaignée par M. Hanotaux et devenue, comme nous venons de le dire, le but final de la politique de M. Delcassé se dressa devant lui. Il est probable que ce fut le désir d’atteindre à la fois l’une des clauses fondamentales du traité franco-anglais et l’auteur principal de ce traité qui le fit pencher pour une action au Maroc. On ne saurait dire à quel moment ce choix commença de se préciser dans son esprit. M. Bihourd le prévoyait en une curieuse dépêche arrivée à Paris le 24 avril 1904 et qui fait le plus grand honneur à sa perspicacité. Il est à remarquer du reste que, sans avoir rien décidé, on se « réservait un grief » à Berlin, car depuis la conclusion de l’accord franco-anglais on évitait les nombreuses occasions de « causerie » recherchées par M. Bihourd et M. Delcassé. D’autre part, à la date du 12 avril 1904, M. de Bulow avait prononcé devant le Reichstag un grand discours dans lequel il avait paru faire