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prendre sur la République et l’occasion lui paraissait doublement propice pour la tenter. La Russie en effet, engagée dans une terrible lutte avec les Japonais où elle subissait désastres sur désastres, se trouvait hors d’état de prêter à son alliée un concours même uniquement diplomatique qui put être efficace et, en France, le système inauguré par MM. Combes, André et Pelletan équivalait à une sorte de désarmement relatif qui sans doute ne durerait point et dont il était urgent de profiter.

Pourquoi le Maroc.

Dès le lendemain de la signature des accords franco-anglais, on peut dire que Guillaume ii était décidé à faire « quelque chose » mais il ne savait pas quoi. Cette signature l’avait surpris ; jusqu’à la dernière minute il n’y avait pas cru. L’attention qu’avait eue M. Delcassé de faire connaitre à l’ambassadeur d’Allemagne dix-sept jours avant sa conclusion la teneur de l’arrangement aiguillonnait l’empereur comme une impertinence à son adresse. N’avait-il pas, lui-même, cherché vainement à conclure avec l’Angleterre