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rait trop admirer la ténacité quotidienne avec laquelle Guillaume ii poursuivit la réalisation d’un dessein nécessaire mais dont, presque seul au début, il apercevait la nécessité. Non content de prêcher d’exemple en s’improvisant amiral, on le vit dessiner de sa main en silhouettes suggestives les unités composant les flottes des grandes puissances et compléter ces images par des statistiques éloquentes. Les tableaux ainsi dressés furent placés dans le palais du Reichstag afin que les députés et les ministres les eussent constamment sous les yeux. En même temps, une Ligue navale se fondait à laquelle l’empereur donnait aussitôt ce mot d’ordre péremptoire : Unsere Zukunft liegt auf dem Wasser, notre avenir est sur l’eau. Cette Ligue atteint aujourd’hui plus d’un million de membres. Ses moyens d’action furent ingénieux et modernes et l’influence impériale ne cessa de s’exercer en sa faveur. La flotte allemande compte actuellement 24 cuirassés et 4 croiseurs et le plan de construction adopté en 1900 prévoit qu’en 1917 elle devra atteindre 38 cuirassés et 14 croiseurs. Les belles études de M. Ed. Lockroy et d’autres critiques étrangers ont fait connaître la simplicité de son organisation en même temps