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put réaliser quelque bien. Il le put d’autant mieux que, désireux de se faire bien accueillir par l’armée, il donna d’abord son attention presque exclusive aux choses militaires, s’efforçant de récompenser la valeur technique et de servir les intérêts professionnels. En agissant de la sorte, du reste, il suivait son instinct. M. Berteaux avait le goût du militaire. Sous un souverain commandant en chef il eût fait un remarquable ministre civil de la guerre. Par malheur, le poste de souverain devenu électif en France allait justement devenir vacant et M. Berteaux rêva de l’occuper. À partir du jour où il entrevit la possibilité d’un pareil destin, il ne fut plus le même homme ; son ambition politique l’entraîna à des actes fâcheux. Il en compléta la série par son incroyable équipée de Longwy. Des grèves avaient éclaté sur la frontière du Nord-est. Les troupes avaient dû intervenir. Les syndicats ouvriers protestaient. Sans prévenir aucun de ses collaborateurs militaires mais précédé secrètement par un agitateur de profession, M. Roldes qui s’aboucha en son nom avec les chefs de la grève, M. Berteaux apparut à l’improviste à Longwy. Les grévistes défilèrent devant lui en chantant des hymnes révolutionnaires ; on