Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1905.djvu/19

Cette page n’a pas encore été corrigée
7
de france

mais il avait grand souci de s’attirer les sympathies des Belges et de leur roi ; cela rentrait dans son plan général en vue du maintien du statu quo européen auquel il tenait par dessus tout. La conférence de Berlin fut donc organisée pour permettre à la compagnie congolaise de transformer ses territoires en État indépendant et à Léopold ii de s’en proclamer le souverain. Mais il advint qu’elle servit d’occasion à un vaste partage de sphères d’influence en Afrique. Or, depuis 1882, existait à Hambourg une Deutsche Kolonial-Verein qu’était venue renforcer plus récemment la Gesellschaft für Deutsche Kolonisation. Ces sociétés fournissaient des pionniers à l’expansion naissante : pionniers à la fois audacieux et prudents, rusés et têtus. C’est ainsi que se dessinaient déjà sur la carte la silhouette des futures colonies du Cameroun et du Togoland. À l’Est, en face de Zanzibar, le Dr  Peters et ses compagnons obtenaient des indigènes quelques traités avantageux ; dans le Sud-ouest, un marchand de Brême, Luderitz, bientôt secondé par le consul Nachtigal employait des procédés analogues et s’efforçait de grouper les peuplades du pays. Le protectorat impérial fut accordé à ces entreprises avec une rapi-