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convient donc d’attendre sa mise en marche. Nous nous bornerons ici à raconter l’élaboration de la loi de séparation et à en résumer les principales dispositions.

Initiative gouvernementale.

Lorsque le cabinet Rouvier remplaça le 25 janvier le cabinet Combes, le principal souci du parti avancé était que la séparation de l’Église et de l’État ne s’en trouvât indéfiniment ajournée. On savait que le nouveau président du Conseil ne s’était jamais montré plus favorable à l’abrogation du Concordat qu’à l’établissement de l’impôt sur le revenu et que le ministre des Affaires étrangères partageait à cet égard ses répugnances. Le remplacement comme ministre de l’Intérieur de M. Combes par M. Eug. Étienne semblait indiquer la volonté arrêtée de « filer par la tangente », expression d’argot qui dépeint à merveille le geste de passera côté d’une question délicate en la frôlant mais sans l’entamer. Ancien collaborateur de Gambetta, chef du parti colonial, récemment vice-président de la Chambre, M. Eug. Étienne passait à juste titre d’ailleurs pour ennemi des solutions